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L’attaque de Doha : ce que l’on nous dit… et ce que l’on nous cache

L’attaque israélienne sur Doha a suscité une condamnation unanime du Conseil de sécurité de l’ONU. Même les alliés traditionnels d’Israël, dont les États-Unis, ont accepté un texte dénonçant la violation de la souveraineté qatarie. Mais derrière cette apparente clarté, beaucoup d’ombres persistent. Pourquoi l’ONU a-t-elle évité de nommer explicitement Israël ? Les États-Unis ont-ils donné leur feu vert à l’opération ? Le Qatar pouvait-il réellement empêcher l’attaque ?

La condamnation onusienne : un consensus clair sous couvert d’omission

Le texte adopté « par consensus » condamne les frappes de Doha, affirme la souveraineté du Qatar et appelle à la désescalade. Mais il ne cite pas Israël, alors même que Netanyahu revendiquait fièrement l’attaque et la comparait aux représailles américaines après le 11 septembre.

Cette omission, sans conséquence puisque le coupable est connu de tous, reflète une diplomatie de compromis : mieux vaut condamner sans nommer que risquer un veto américain.

Ce vote revêt,  cependant un caractère particulier quand on le rapproche de la déclaration  de Netanyahou, la veille de la condamnation onusienne, lorsqu’il a dit, sans sourciller,  que « ceux qui condamnent Israël devraient avoir honte ». Ce qui indique clairement qu’il ne s’attendait pas a être lâché par son protecteur indéfectible et accentue son isolement.

Le caractère exceptionnel de ce vote, n’a pas été suffisamment souligné dans les grands media. Pourtant, c’est probablement la première fois, au cours des vingt dernières années,  qu’Israël se trouve seul face au monde (1).  D’un côté Israël qui  revendique  fièrement une forfaiture et de l’autre l’ensemble de la communauté internationale  qui le condamne. Le fossé entre Israël et ses partenaires occidentaux (et surtout américains) apparaît ici de façon spectaculaire. Sans avoir la naïveté de croire que cet incident affectera la relation entre les deux pays, il n’est pas exclu que Trump fasse payer à Netanyahu l’affront involontaire qu’il lui a infligé.

Les vraies questions occultées par les médias

Trois interrogations majeures restent sans réponse claire dans les grands médias :

  1. Les États-Unis ont-ils donné leur feu vert ?: Les armes israéliennes comme les systèmes de défense qataris dépendent tous de technologies américaines. Sans feu vert américain, explicite ou tacite, l’attaque israélienne aurait, très probablement, été impossible.
  2. Le Qatar était-il complice ? Doha a peut-être alerté ses hôtes du Hamas, mais ses moyens d’interception (Patriot, NASAMS) sont sous contrôle américain. En pratique, le Qatar n’avait pas la capacité souveraine de contrer Israël.
  3. Qui contrôle vraiment les armes ? Un court extrait vidéo sur TikTok, relayé sur le groupe WA «un livre pour Gaza » a révélé , du moins pour moi, une réalité : les armes achetées à prix d’or par les monarchies du Golfe, restant sous tutelle américaine (logiciels, codes d’activation, maintenance et pièces détachées) ne peuvent être utilisées que contre des « ennemis agréés » — l’Iran et ses proxies — et jamais contre Israël ni les États-Unis. Autrement dit, ils protègent plus le fournisseur et son allié que l’acheteur. Peut on imaginer marché de dupes plus tragiquement comique ? (2)
  4. TikTok contre les médias traditionnels : Les gouvernements occidentaux dénoncent TikTok comme une menace pour l’information vraie (la leur). Or, s’agissant de l’attaque de Doha, ce sont plutôt les grands médias (occidentaux et arabes) qui édulcorent les faits sensibles et laissent planer le doute sur des réalités gênantes par égard pour les gouvernements concernés.

Paradoxalement, c’est via TikTok et d’autres réseaux que des éléments techniques gênants ont émergé, offrant une lecture, peut être brute, mais certainement plus proche de la vérité.

Conclusion

L’attaque de Doha n’est pas seulement un épisode militaire. C’est un révélateur de l’isolement croissant d’Israël, de la dépendance stratégique des monarchies du Golfe, et du rôle ambiguë des États-Unis, à la fois principal fournisseur d’armes aux Etats du Golfe et décideurs des cibles de ces armes. Un marché de dupes sans équivalent où l’acheteur paye pour la défense de son fournisseurs et ses alliés et non pour sa propre protection.

En filigrane, elle questionne aussi notre rapport à l’information : qui dit la vérité ? Les médias établis, qui filtrent pour ne pas froisser, ou les réseaux sociaux, dont Tik Tok (honni par les gouvernements occidentaux) qui laissent circuler des fragments crus, parfois précieux ?

  • On peut citer le cas de la résolution 1397 (première mention de « deux États, Israël et Palestine, vivant côte à côte »), adoptée à l’unanimité en 2002. Mais là, le texte était vu comme constructif et non « défavorable » à Israël.
  • Lors des échanges de missiles entre Israël et l’Iran en Avril et Octobre 2024, et lors de l’attaque iranienne de la base américaine  d’ al Udeid (23/6/25), au Qatar, en représailles des frappes israélo américaines sur ses installations nucléaires, la défense anti aérienne américano qatarie a montré son efficacité contre les missiles et drones iraniens

 

Mohammed Chraibi, avec l’aide de ChatGpt pour le style journalistique et la validation des idées et des informations rapportées dans ce texte.

https://www.mohammedchraibi.com/

Mohammed Chraibi, ingénieur du Genie Rural et des Eaux et Forêts. Après quelques années passées au Ministère de l’agriculture et à l’Office Cherifien des Phosphates, il a été consultant pour diverses agences de coopération technique relevant de l’ONU.

One thought on “L’attaque de Doha : ce que l’on nous dit… et ce que l’on nous cache

  1. La réponse à la 1ère interrogation me semble évidente : le feu vert des usa, accordé d’office. La moue de trump, c’est du cinéma ! Le secrétaire d’état américain n’a t il pas réaffirmé à la veille de son récent voyage en israel le soutien inconditionnel des usa. La réponse à la 3ème interrogation va dans ce sens, par ailleurs.
    Pour la 2ème interrogation, je dirais plutôt, le Qatar était il au courant de l’attaque israelienne ? Avant d’évoquer une éventuelle complicité. Je crois qu’au Qatar, comme au Liban, en Syrie, en Iran ou n’importe où ailleurs (à quelques exceptions près où il n’oserait pas), Israel n’a pas besoin d’autorisation pour y intervenir militairement ! Le couple israel-usa est le maître du monde … jusqu’à nouvel ordre !

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