Gaza 2025 : appel au Portugal et à l’Espagne pour agir
Ci après, le résumé d’un article publié dans Haaretz le 20/7/25, qui va dans le sens de la ‘’lettre ouverte » publiée le 6/7/25
Initiative #Survival_Attempt à Gaza
Face à l’effondrement humanitaire à Gaza, Khaled Abu Sultan, un jeune Palestinien de 33 ans, a lancé une initiative citoyenne baptisée #Survival_Attempt. Ce qui n’était à l’origine qu’un simple groupe WhatsApp destiné à partager des informations sur les possibilités de quitter Gaza en toute sécurité est devenu un réseau d’entraide réunissant des centaines de personnes. Le projet repose sur un principe fondamental : il ne s’agit pas d’émigrer, mais de survivre.
Khaled, ancien animateur radio et entrepreneur, a vu sa vie détruite par la guerre. Sa maison, son entreprise, ses projets de vie : tout a été réduit à néant. Depuis le début du conflit, lui et sa famille ont été déplacés 16 fois. Dans ce contexte, il a ressenti le besoin urgent de créer un espace de solidarité et d’organisation collective.
Le groupe, strictement réservé aux habitants de Gaza, fonctionne sans financement, sans appui politique, et sans promesse de départ. Il ne s’agit ni d’une ONG ni d’un projet structuré, mais d’un espace communautaire autogéré où s’échangent des informations sur les points de passage, les procédures administratives, les contacts utiles, ou les témoignages de ceux qui ont réussi à sortir.
Plusieurs voies de sortie existent, mais elles sont limitées, coûteuses, et souvent inaccessibles : le point de passage de Rafah (avec des frais allant jusqu’à 10 000 dollars par personne), les évacuations médicales facilitées par les ONG, ou les négociations entre États pour les binationaux. La plupart des Gazaouis restent enfermés dans ce que Khaled décrit comme « une maison en feu ».
L’initiative est née de sa propre détresse, mais aussi d’un sentiment d’impuissance face au désespoir ambiant. Il insiste : il ne s’agit pas de promouvoir l’exil, mais d’ouvrir un chemin vers la vie. Bien qu’il soit conscient des risques de récupération politique, notamment dans le cadre du plan controversé « Gaza Riviera » évoqué par Trump et Netanyahou, il tient à garder son indépendance.
Khaled ne croit plus à un avenir à Gaza. Après avoir tout perdu, il ne voit plus d’espoir pour lui ni pour les générations futures. Son objectif désormais est d’aider les autres à se mettre en sécurité. Pour cela, il appelle à une mobilisation internationale : avocats, journalistes, ONG, ambassades, toute personne susceptible d’offrir un relais ou un contact est la bienvenue.
Dans un territoire où l’absence d’affiliation politique peut condamner à la marginalisation, Abu Sultan se présente comme un homme ordinaire portant un fardeau collectif. À travers #Survival_Attempt, il veut transformer l’isolement en entraide, et l’effondrement individuel en intelligence collective. Un espoir fragile, mais vital.